DIFFAMATION Carnaval menace de porter plainte.

Publié le par carnavaldesaintaffrique

Chers Saint-Affricains,

 

J'étais déjà tranquillement assoupi, profitant d'une année de repos bien méritée, lorsque mes oreilles se sont mises à siffler. J'entends qu'on me recherche, qu'on me diffame. Et c'est beaucoup pour un seul homme ! Pourtant, lors de mon passage en votre ville samedi dernier, j'avais été véritablement ému de votre accueil. Je sentais que vous aviez préparé avec soin mon arrivée. Vous étiez nombreux et ensemble, êtres des bois mi-animaux mi-végétaux, docteurs foldingues et spidermen. Vos sourires, votre musique et vos rires m'ont fait rajeunir. C'est que j'ai plus de 2000 ans ! Et ces dernières années, enferré entre barrières, majorettes et chars fleuris, j'ai bien cru trépasser.

Mon passage en aurait scandalisé certains. Qu'auraient-ils dit lorsqu'au temps de ma gloire, je tenais la rue un mois durant, que l'on y projetait plâtres et excréments ? Qu'importe ! De tout temps, les autorités n'ont jamais pu m'encadrer ! L'Eglise me persécutait jadis pour outrage aux bonnes moeurs, aujourd'hui c'est au nom de l'hygiène et de la propreté que l'on menace de m'interdire. Mais là où certains ne savent voir, a posteriori, que le pavé blanchi, j'ai vu la danse des enfants rigolards se pourchassant et se barbouillant joyeusement la frimousse de farine.

On me reproche encore de ne pas respecter les arrêtés. Pauvre CON-DIDAT ! Ni la verve des avocats de la défense, ni la corruption du tribunal n'ont pu empêcher le traditionnel verdict populaire. Le feu qui fut décrété le même jour à Saint Rome de Tarn, Sainte Bernadette et Fondamente n'y a pourtant pas suscité une semblable indignation.

Enfin, j'en aurais soi-disant saoûlé certains. Que l'on puisse se scandaliser que le vin ait été distribué gratuitement dit assez à quel point festivité rime aujourd'hui avec « il faut payer ». Oui je l'avoue, j'ai suscité l'ivresse sur la voie publique ! Mais davantage par mes danses et mes chants que par l'entremise du merveilleux nectar. Ni bagarre, ni heurts cependant, mais une véritable attention mutuelle.

Pour conclure, devant tant de calomnies je ne peux exclure un dépôt de plainte pour diffamation, laquelle pourrait être examinée l'année prochaine par mon tribunal...

 

A vous tous mes amis, n'ayez crainte, il est certaines choses que l'on n'engeôle pas et le printemps revient toujours...

 

Votre Carnaval

 

 

P.S. : Pour les sceptiques qui ne croient que ce qu'ils voient, de nombreuses photos sont disponibles sur le blog carnavaldesaintaffrique.overblog.com

 

 

 

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J
Ton bon coeur (hélas) te perdra.
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N
Jolie et juste réponse à une injuste calomnie ! Merci pour ces instants de plaisir en nos rues, que continue le carnaval !
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